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Le Yemen, la nouvelle plateforme terroriste ?

Selon le quai d'Orsay, le Yemen serait un endroit idéal pour la branche d'Al-Qaida en Péninsule arabique (Aqpa) : "tribus en rébellion, guerre religieuse dans le nord du pays, gouvernement corrompu et incapable" - un pays semblable à l'Afghanistan d'il n'y a pas si longtemps. Et les récents colis piégés découverts dans les soutes de deux avions l'attestent indéniablement.

Les deux bombes retrouvées dans les soutes de deux avions-cargos UPS et DHL au départ du Yémen étaient conçues de manière "extrêmement professionnelle". Elles devaient soit exploser en vol, soit une fois arrivées à destination : deux synagogues à Chicago. Heureusement déjouées, les deux tentatives d'attentat seraient attribuées à l'Aqpa. Issu de la fusion en 2009 des branches saoudiennes et yéménites d'Al-Qaida, ce groupe terroriste n'a cessé de se développer depuis deux ans, composé aujourd'hui d'environ 2000 activistes et sympathisants "idéologiquement durs", dont 200 seraient des "fanatiques prêts à mener toutes les opérations possibles", et composé d'artificiers de renom. Selon un diplomate du Quai d'Orsay, le Yemen leur offrirait, une base "des plus confortables", plus sûre que l'Afghanistan. La CIA a envoyé récemment des drones pour tenter de les combattre, avec l'accord des autorités yéménites, comme elle le fait dans d'autres pays : en Somalie, en Afghanistan ou au Pakistan. Mais les Etats-Unis ne voudraient pas non-plus tomber dans le piège que lui tendrait le groupe terroriste : ouvrir un nouveau front de bataille. Les guerres contre Al-Qaida en Afghanistan et au Pakistan étant déjà vivement critiquées et coûteuses, la perspective d'un nouveau pays à qui faire la guerre, attisant les tensions et faisant un grand nombre de victimes, notamment des civils, qui se retourneraient alors contre eux, ne serait visiblement pas la "bushée" de pain d'Obama. On ne peut que le comprendre.